Lohan Blois

Il y a très longtemps, l'empereur de Chine exigea auprès de ses potiers de lui confectionner le rouge le plus rouge qui soit pour ses céramiques. Les potiers du pays se mirent au travail dans le but de créer ce rouge intense, mais personne n’y parvint. L’empereur perdit peu à peu patience et menaça de morts ces sujets artisans s’ils ne lui apportent par ce rouge au plus vite. L’un des potiers, le plus expérimenté, était accablé par cette nouvelle, lui qui travaillait jour et nuit dans la réalisation de ce rouge mais n’arrivait à trouver la teinte parfaite et un éclat impérial. Sa fille désespérée de voir son père dans cet état, et craignant pour sa vie prit une décision dévouée. Elle lui laissa une lettre dans son atelier qu'il trouverait à son réveil. Elle lui écrit que le voir aussi malheureux la déchire et qu’elle ne peut plus rester sans rien faire pour lui. Alors elle se jeta dans le four en fusion. Le lendemain le père tomba sur la lettre et fut accablé par ce qu’il lut. Le four ayant refroidi, il l'ouvrit assisté par des gens du village touchés par la perte de la fille de leur ami. Ils découvrirent toutes les poteries d’un rouge vif et pur comme ils n’en avaient jamais vu auparavant. Les cendres de la fille du potier se déposèrent sur les céramiques en feu pour créer cette couleur inimitable. L'empereur fut enchanté par ces pièces d’exception. 

C’est l’histoire du sacrifice rouge, nom donné à ce rouge intense qu’on trouve sur certaines céramiques à Jingdezhen, en Chine. 

Cette légende est un mélange d’amour, de dévotion, de sacrifice et d’offrande qui me renvoie à ma première volonté de cuire des pièces en terre dans le four crématoire. Le feu est acteur du rituel, les éléments se transforment après son passage.